• S'efforcer de comprendre la manière dont les enseignements peuvent s'intégrer à notre vie de tous les jours, faire l'expérience de ce que l'on apprend, permet à la philosophie et à la théorie (que l'on aborde en cours, en stage, ou par des lectures ) de devenir réellement utile et aide à progresser au quotidien. Le yoga devient alors un outil d'évolution personnelle, un chemin de vie. 1 - La théorie des Vasanas ------------------------------- La théorie des vasanas (intégrée au Samkhya qui est un des darshanas datant de 3000 ans avant notre ère et est un des fondements théoriques à la pratique du yoga ) explique que chaque trace, impression d'un phénomène psychologique (ou encore imprégnation psychologique ) conserve un dynamisme important produisant une réaction au niveau inconscient . Ces "souvenirs" alors s'organisent, se rangent pour former les samskaras (combinaisons de vasanas ) qui elles mêmes s'articulent pour former des constructions psychologiques. Ainsi, il est possible, de conditionner sa propre personnalité, son comportement, en adoptant une discipline de regard intérieur, et d'influer sur notre destinée. ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 2 - Le karma -------------------------------- De même, connaître la théorie du karma c'est avoir conscience de la causalité, des conséquences de ses actions, et donc de l'importance de la vigilance sur les actions du corps, de la parole et de l'esprit. Selon Vivekananda "la personnalité de tout homme n'est rien d'autre que l'assemblage de ses tendances … Nous sommes ce que nos pensées nous ont faits… Chaque action que nous accomplissons, chaque mouvement de notre corps, chacune de nos pensées, apportent une impression dans la substance du mental. Ce que nous sommes à chaque instant est déterminé par la somme de ces impressions sur notre mental. Chaque personnalité est déterminée par la somme de ces impressions. Si les bonnes impressions dominent la personnalité, la personnalité devient bonne…" Une maxime connue de tous rejoint cette citation "Semez une pensée, vous récolterez une action; semez une action, vous récolterez une habitude; semez une habitude, vous récolterez une personnalité; semez une personnalité vous récolterez une destinée" . Gautama le Bouddha disait tout simplement "vous êtes le résultat de toutes vos pensées". Le Swami Veetamohananda, lors d'un enseignement à Notre-Dame-du-Laus en 2000, insistait sur l'importance des habitudes qu'il définit par trois facteurs: la connaissance (pourquoi le faire), la compétence (comment le faire ), et le désir (l'envie de faire). Si l'on veut créer une habitude, il faut travailler sur les trois niveaux. Les habitudes ont une force de gravitation importante qui peut fonctionner pour ou contre nous. En développant la force de la volonté, on maîtrise mieux les différents éléments de la personnalité, notre véritable liberté apparaît, celle de faire ce que nous savons être bien pour nous. D'après le swami Veditatmananda, dont j'écoutais une intervention à Bitch en1999, il y a les choses inhérentes à la vie, l'amour, la vérité, l'harmonie, la justice, et les choses "accidentelles", la cruauté, la haine, l'injustice. Si nous pensons réelles la cruauté, la haine, nous répondons par la même chose; si nous savons que c'est irréel, accidentel, dû à "l'Ignorance"(de la non dualité), alors nous pouvons répondre par l'amour. On peut mettre en doute le fait que la nature des choses soit dans l'amour, ou penser que tout, même la haine, fasse partie du tout. A ce doute, ce swami a répondu que c'est ce que l'on pense et fait qui devient la réalité, alors il faut y croire et agir en conséquence. Pour lui, on devrait conduire son existence comme s'il n'y avait pas de réalité à comprendre ou à expliquer mais seulement à construire. Le yoga permet de mettre l'accent sur l'aspect positif, le coté lumineux et nous amène à ignorer les vices qui ne peuvent plus prendre racine en nous (en ne les retenant pas, ils disparaîtront d'eux même) . ***

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  • 1 - Conscience de l'instant et lâcher prise --------------------------------------- Le karma yoga peut être, dans une certaine mesure, une attitude dans la vie quotidienne, une conscience permanente de l'instant, une manière d'agir sans s'agiter, en observateur non concerné par le résultat. Dans la pratique des asanas par exemple, le présent est le lieu d'expérimentation du lâcher prise (se projeter dans le résultat que l'on veut obtenir c'est déjà être dans le futur; ce n'est plus le lâcher prise). Le lâcher prise consiste à s'abandonner sans résistances au moment présent. Le lâcher prise c'est aussi ne pas tricher avec la posture, accepter ce que l'on est capable de faire dans l'instant, ce que l'on est, apprendre à faire avec ses imperfections sans se juger mais en cherchant à évoluer. L'intention combinée au lâcher prise conduit à une conscience centrée sur la vie, à l'adhésion au moment présent. On peut dire qu'il est important de se "juger" sur les efforts que l'on accomplit (on est responsable de son devenir), et non pas sur les résultats (on n'est pas coupable si c'est un échec aux yeux des autres ); il y a des choses qui ne dépendent pas de nous. Ainsi on acceptera mieux les évènements quel qu'en soit le résultat. Le détachement (dans le sens de la non appropriation de ces actes), comme le contentement (être en paix avec ce que l'on vit ou fait, sans désirer ou chercher à obtenir "autre chose"), qui est pour moi essentiel dans les Niyamas de Patanjali, vont dans le même sens. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 2 - Yamas et Niyamas ----------------------------------- Patanjali, philosophe et grammairien qui vécut vers 150 avant J.C., a compilé une somme énorme de connaissances sur le yoga pour nous laisser un ouvrage fondamental (Yoga-Sutras), une méthode, l'Ashtanga Yoga (yoga composé de 8 membres ou étapes). Ce traité utilisable chaque jour, dans la vie physique et psychique, constitue une ouverture privilégiée à la vie spirituelle. Les Yamas (règles de vie dans la relation aux autres) et les Niyamas ( règles de vie dans la relation à soi même) doivent être intégrés au quotidien petit à petit afin de se "nettoyer"de certains actes, de certaines paroles et pensées. Il ne s'agit pas de morale au sens premier, mais une manière de ne pas contrecarrer la quête spirituelle, la circulation de" l'énergie", du prana ; c'est une façon de laisser émerger autre chose que notre ego, d'évacuer ce qui perturbe l'équilibre de l'être ; c'est enfin un travail de maîtrise du mental où l'on ne plie pas à la pulsion . Parmi les règles de Yamas, ahimsa (la non violence) et satyam (la vérité, la réalité) sont à mon sens fondamentales. Ahimsa est la voie de la bienveillance, de l'amour désintéressé, qui nous aide à prendre conscience de notre violence (physique, verbale et mentale) et nous pousse à lui opposer le contraire; c'est aussi ne pas se nuire à soi même par des comportements à risque . Satyam est très étroitement lié à l'être profond (sat = l'être), à la recherche de la discrimination, de l'accord avec soi même ( l'harmonie de l'être). Concernant les Niyamas, santosha (le contentement) me semble au centre du yoga. C'est à la fois l'acceptation de ce qui survient et ne peut être changé, une manière de vivre en paix au présent sans besoins ou désirs permanents à assouvir, c'est l'humilité, la modération, l'équanimité, la disponibilité. Dans notre société individualiste aux "valeurs" matérialistes et superficielles, je trouve essentiel de garder en nous la conscience que la sérénité et le "bonheur" ne sont pas dans l'accomplissement de nos désirs. ***

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  • 1 - Révéler le meilleur en nous et l'intuition des choses

    Ainsi, le yoga m'a apporté progressivement une confirmation, par la théorie, la philosophie qu'on aborde et les expériences transmises par les autres, comme celles vécues, de l'existence d'une "face cachée" du monde et de la vie. Ce qui peut être ressenti ou compris dans ces instants là s'apparente à quelque chose qui se révèle à soi-même, quelque chose que l'on savait "inconsciemment", presque une évidence : "Je sentais une sérénité ineffable descendre en moi pour laquelle nulle croyance n'était requise comme si je fêtait des retrouvailles avec un accord depuis longtemps désappris" (Docteur Claude Olivenstein ).

    Cela nous pousse à aller vers le meilleur qui est en nous et plus souvent peut-être à éviter le pire. C'est un garde fou contre les excès, la colère, l'éparpillement, le matérialisme, les sentiments négatifs, et un encouragement à la disponibilité, la tolérance, la bienveillance et, bien sûr, la présence à l'instant. Je ne suis pas une mystique, mais je sais que nous ne sommes pas que l'apparence, cette enveloppe et cet esprit, qu'il y a autre chose en nous qui nous lie aux autres et à tout ce qui existe. Je sais que chaque action chaque parole a un effet sur nous, sur tout ceux et tout ce qui nous entoure.

    Le yoga a permis de "réveiller" en moi une manière différente d'aborder la vie, d'entrer en relation avec soi-même et les autres mais aussi de vivre différemment les évènements qui rythment notre existence. D'abord parce que l'on apprend à s'approprier son corps, et à la fois à sentir la distenciation par rapport à ce que l'on croit être. C'est dans cet espace laissé libre qu'apparaît ce vers quoi le yoga nous pousse. En pratiquant le yoga, on découvre une forme de disponibilité de présence, une vigilance par l'écoute du corps tout d'abord. Les postures épurées des faux gestes, des tensions, servent de moyens à la rencontre du silence intérieur et de la communication avec soi-même. On apprend à s'observer soi même, à ne pas être seulement un acteur mais aussi le metteur en scène et le spectateur.

     

    2 - La théorie des enveloppes ou koshas

    La théorie des enveloppes et des corps qui accompagne le yoga permet de considérer différemment le corps (corps grossier, anamayakosha), l'énergie la vitalité (corps subtil, pranamayakosha), nos émotions, notre mémoire (manomakosha), notre conscience et intelligence (vijnamayakosha) et enfin notre "part de divin" (anandamayakosha, ou corps causal).

    Ce découpage apporte la possibilité de se distancier par rapport à ce qui concerne la maladie, les émotions … et ainsi de se dépouiller des choses qui nous perturbent et nous empêchent de lâcher- prise, de "s'ouvrir à la vie".

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  • J'essaierai, à travers ce mémoire, d'évoquer la relation qui me lie au yoga et les bases de ma pratique artistique (peinture et mosaïque), en essayant de montrer à quel point les deux pratiques (yoga et art) ont pu s'imbriquer.

    De l'appropriation du Hatha Yoga à la recherche du Beau, il n'y a pas, selon moi, deux voies, mais une seule existence (la mienne), qui se construit dans un "même geste", dont la posture et l'œuvre sont deux aspects.

     

    Découverte et approfondissement du Yoga

    Au départ, mon attirance pour le yoga était liée à son image "d'activité physique" douce c'est à dire sans compétition, ni effort forcené, calme (sans agitation, dans un esprit sérénisé ) et où la respiration avait une grande importance. C'est pour cela que je l'ai abordé il y a maintenant une douzaine d'années.

     L'apprentissage des asanas, du pranayama, et de la relaxation, cette étape du bien-être corporel et mental, est pour moi la base de la découverte de cet art de vie qu'est le yoga. Ressentir ce bien-être physique intense, la grâce naturelle des postures, la joie que procure la pratique, mais aussi toucher du doigt l'apaisement mental et surtout l'abandon de soi a été la porte ouverte vers l'envie de découvrir ce qu'il y a derrière cette pratique (quelque chose que l'on pressent plus ou moins confusément). Au fur et à mesure des années, des changements de professeurs (dus à des déménagements et aussi à la curiosité), j'ai pu aborder des pratiques issues de différents courants de yoga (Roger Clerc: yoga de l'énergie, Van Lysebeth …).

    C'est en 1997, que j'ai pour la première fois reçu l'enseignement d'un professeur de la Fédération Française de Hatha Yoga. Depuis au moins deux ans déjà, mon besoin d'approfondir, d'aller "plus loin" dans le yoga (au delà des différentes lectures que j'ai pu faire) m'incitait à m'inscrire dans une école de formation de professeurs de yoga. Je savais y trouver à la fois un perfectionnement de la pratique, des bases philosophiques, les correspondances physiologiques et enfin l'expérience partagée.

    En 1998 le pas était franchi, les premiers cours suivis dans la salle de M. Tony Dabau (Directeur de l'Ecole International de Yoga Traditionnel Midi-Pyrénées) me confortaient dans l'idée de suivre cette formation . Là, je découvre que le fait de suivre les yeux fermés des indications orales nécessaires à la pratique est une source de ré apprentissage de la vigilance, de la précision du geste. Jusque là, j'avais été dirigée par des enseignants qui montraient la posture puis vous laissaient l'exécuter en donnant des précisions ou vous corrigeant parfois.

    Durant les séances, l'obligation d'avoir en même temps les sens et la conscience tournés vers l'intérieur (postures les yeux fermés, ressenti, rappel à la détente, au lacher-prise, intériorisation…) et vers l'extérieur (spatialisation, écoute des indications…) donne une grande acuité à la concentration . L'enchaînement des postures dans la lenteur, comme les exercices spécifiques de pranayama, apportent un rythme nouveau où le souffle a une place prépondérante en accord avec le reste de l'être et le mental n'a plus le choix de l'éparpillement.

    Enfin, la découverte progressive de la richesse symbolique des postures à travers, l'ouvrage "Yoga et symbolisme" de Shri Mahesh et l'Ecole International de Yoga Traditionnel, me ramène sans cesse au sens "sacré" du yoga comme un support permettant d'approfondir ce qui s'offre à nous au delà des apparences .

    Selon Shri Mahesh "L'enveloppe physique est matière; l'homme croît connaître cet aspect extérieur et part de ce connu pour découvrir ce qui ne l'est pas". Il ajoute également sur ce point "…j'insiste sur le symbolisme qui est la source même des postures de yoga : lorsque nous enrichissons la perception que nous avons de notre organisme, nous nous mettons en communication avec un monde sans limite". Chaque asana a une forme géométrique, architecturale, elle est un symbole que l'on devient par son corps; l'être humain peut alors entrer en contact avec "l'âme". Le yoga se rapproche d'un art spirituel.

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  • Synopsis -

    La découverte progressive de la richesse symbolique des postures à travers les enseignements de l'Ecole International de Yoga Traditionnel, ramène au sens "sacré" du yoga comme support permettant d'approfondir ce qui s'offre à nous au delà des apparences . Le yoga devient alors un outil d'évolution personnelle, un chemin de vie.

    Une maxime connue dit : "Semez une pensée, vous récolterez une action; semez une action, vous récolterez une habitude; semez une habitude, vous récolterez une personnalité; semez une personnalité vous récolterez une destinée" .Gautama le Bouddha dit tout simplement "vous êtes le résultat de toutes vos pensées".

    Le travail du yoga est un apprentissage de l'attention, de la concentration, et ainsi de la quiétude mentale. Chaque geste devant être conscient, l'esprit tourné vers le corps, la sensation, et la respiration, le mental est poussé à se taire. En emmenant la conscience dans le mouvement et la respiration le hatha yoga réunifie l'être, parvient à une sorte d'intégration des différents aspects de la personnalité.

    Le plus souvent nous ne pensons pas, nous sommes pensées. La concentration nous donne l'occasion d'acquérir une finesse d'attention, une présence intérieure que l'on doit essayer d'étendre à tous les actes de la vie. Quand le mental n'est plus happé vers l'extérieur, il arrête de s'identifier à cette vie extérieure; on retrouve alors le chemin intérieur. Cela peut être une source de créativité, où le Yoga et la pratique artistique se joignent dans la quête spirituelle.

    Peindre s'inscrit dans ma pratique du yoga . De la même manière, cela me permet de concentrer mon esprit sur l'instant présent, sur la précision du geste, sur ma vision intérieure. L'attention que requiert la peinture figurative m'aide à trouver cette concentration. Cette création est l'occasion, sans cesse renouvelée, d'aller vers ce qu'il y a d'essentiel pour moi et de l'exprimer. Dans cette voie, la recherche du Vrai, du Beau et de l'émerveillement est toujours présente.

    Souvenons-nous que le mot "art" vient du sanskrit "rta" qui suggère l'idée d'ordre et d'harmonie. A travers la couleur et la forme, la symbolique et l'esthétique, l'œuvre d'art peut laisser percer l'intuition de l'essence des choses .


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