• La plume ithyphallique et la succulente Ima

    " Chapitre 8 : Sexe, violence, mort

     

     

    J’ai dit d’un ton net et déterminé : " C’est tout de même in fine un sentiment qui confine au pathétique ! Mourir. Mourir encore. Il n’y a rien qui échappe à cette fin de la matière. Mais l’amour, le sexe, le cul, et leurs avatars discursifs en donnent des avants goûts imparables . Je crois que pour toi et toi seule je vais lire quelque chose que je n’ai jamais lu à personne, pas même à moi. J’avais beaucoup trop bu ce soir là et j’ai même oublié le détail du texte. Mais je me souviens quand même qu’il y a du trouble et de l’interrogation là-dedans et que c’est écrit au crayon sur des feuilles de papier bleu tenues par une épingle à linge. Ici, à la fin du manuscrit. C’est dire si je ne sais pas ce que je vais en faire ! ".

    " Lis-moi autre chose de toi " finit-elle par m’ordonner, " mais chez toi ; sur ton lit ". A ce moment précis et indiscret, je regrettais douloureusement de rechigner à utiliser de ces onguents cicatriciels qui adoucissent les lendemains de fiestas intimes. A la première occasion, me dis-je, j’en ferai une vaste provision. Je me serais senti drôlement plus à l’aise si Ima en venait à décider de se pencher d’un peu trop près sur mon sexe érodé.

    Boucau de mort (le début, pour Ima)

    De surcroît l’homme riait. Le personnage disait la mort. Il riait aussi. Il riait de tant de mort. Tant et tant de mort. Il allait pleurer. Non. Il respirait plus fort pour crier. Désormais, il criait la mort.

    Pourquoi la mort ? Je le répète : pourquoi la mort ? Je répétais aussi que je l’aimais et qu’elle était absente. Elle se déchaînait en moi. Comme si jamais je n’avais su la voir. J’avais toujours refusé de la voir. Autour de nous, il n’y avait rien.

    L’homme qui parle d’amour n’est pas le même que celui qui tue. L’autre tue et sa parole endort. Il tue et endort. Moi j’aimais sans silence. J’attendais un moment où aimer plus. J’aimais sans le vouloir. Rejoindrai-je un jour celui qui dit la mort pour oublier ?

    Elle est violence ! Il est sommeil et pierre. Il est anguleux. Elle est tiède. Ils ne se sont jamais rencontrés. Et cela n’arrivera peut être jamais. Le tueur n’aura pas ma belle. A cet instant, elle s’ignore. Elle ne sait rien d’elle. Elle m’ignore aussi. Il y a entre nous l’erreur d’un passé déchiré par la vie. La vie de tous les jours. Mais quelle vie espérer d’elle ?

    Pour l’heure, je suis mort. Je suis mort il y a quelques années quand elle ou une autre me jeta un regard de colère. J’attendrais. La mort. Je savais néanmoins que je ne mourrais pas vraiment. Je cesserais de vivre. Je paraîtrais mort. Je serais mort sans le paraître. Beaucoup de gens ne sauraient pas. Mais pas elle. Elle s’enfouirait dans ma mémoire.

    J’attendrai ... Je me souviens d’elle à ce moment crucial. Elle posait pour une photo souvenir. Le souvenir n’y était pas. Tout s’effaçait. Je mourais un peu. "


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