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Couple
Couple
J'avais psalmodié
Des douceurs de dunes,
Mais tu as ruisselé
Des larmes en geysers.
J'avais hasardé
Des routes obliques,
Oléagineuses à souhait,
Mais tu t'es assise,
Irriguée d'iules bouillonnants,
Sur le trottoir d'en face.
Et puis j'avais péroré
Des strophes stupéfiantes,
Enflammant d'affectueuses métropoles guatémaltèques,
Mais tu as spéculé
Sur une extinction de voix.
J'avais percé
D'obtus mystères tsiganes,
Mais tu as séduis
Notre séfarade voisin.
Alors, discourtois,
J'ai piétiné
L'échiquier de tes passiflores
Si savamment élaboré,
Mais tu l'as replâtré
De miettes crachées
A mes yeux dépourvus.
Vexé,
J'ai inféodé injustement
Des hordes de cavaliers mongols,
Tu as nasillé alors D'inutiles suppliques.
Toujours plus amer,
J'ai éventré tes pasos-dobles,
Tu les a pansés,
Tes castagnettes aux majeurs.
J'ai écorché ta blancheur ivoirine,
Mais tu as souris
D'invraisemblables pardons.
Patiente,
Tu as calmé
Mes élans pinailleurs,
De moules au vin blanc
Ou de calamars sautés à l'ail.
Patient,
J'ai séché tes cicatrices
De pinacothèques lumineuses
Ou de concupiscences abdiquées.
J'avais psalmodié
Des douceurs de dunes
Patrick AVELINE
Marignane, mars 2006.
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Commentaires
Sensation confirm?ici.
Superbe.