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La combe de l'yeuse
La combe de l'yeuse
Tout au fond d'une solitaire combe,
Est-ce la combe de l'yeuse ?
Aussi fleurie qu'une fraîche tombe,
Se niche le mas du "Sans-souci".
Ceintes de fins cyprès séculaires
Aux cimes têtues
Et aux missions tutélaires,
Les vieilles pierres respirent encore
D'un souffle ténu.
Le lierre course sa ruine,
Ventru, suant ses silencieux efforts,
Disloquant les murs
Qui n'abritent plus qu'un vieux sureau
Aux juteuses baies noires.
Les tuiles,
Aux teintes définitivement fades
N'en finissent plus de se tenir la main.
Au creux de leurs blessures aiguës,
D'attentives joubarbes élisent sagement domicile.
De volubiles orpins tapissent les rigoles
Et d'impatients lichens jaunâtres prêchent
Des idées délicieusement subversives.
Alentour, les faïsses aux géométries si peu rectilignes
Nourrissent de grappes sang et or
Les derniers destins insignes
De quelque berger ou peintre encor.
Tout au fond d'une solitaire combe,
Enchâssée d'une garrigue sombre,
Éclate au soleil d'automne
Le mas du "Sans-souci".
Patrick AVELINE ------------------ Pour mes parents - 40 ans de mariage.
Vitrolles, octobre 2000.
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