Day-Dreamer et six autres nouvelles marseillaises est paru fin 2005.
S'il nest pas en rayon, votre libraire peut le commander chez léditeur :
Editions Thélès, 11 rue Martel, 75010, Paris 01 40 20 09 10 info@theles.fr
mais on peut aussi le faire soi-même sur amazon.fr (accès direct : http://www.amazon.fr/Day-dreamer-six-autres-nouvelles-marseillaises/dp/2847765492/sr=11-1/qid=1166558837/ref=sr_11_1/402-4543646-4187328)
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Day-dreamer et six autres nouvelles marseillaises
Références à la Bibliothèque Nationale Française :<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>
Vassallucci, Jean-Louis (1960-....)<o:p></o:p>
Day-dreamer et six autres nouvelles marseillaises : nouvelles
Jean-Louis Vassallucci ;
[illustré par l'auteur].
Paris (11 rue Martel, 75011 ) : Thélès, D
L 2005 (37-Monts : Impr. Présence graphique).
1 vol. (98 p.) : ill., couv. ill. ; 21 cm.<o:p></o:p>
DLE-20051027-49201. - ISBN 2-84776-549-2 (br.)
13 EURO
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Un petit extrait ...
I - Linévitable exil <o:p></o:p>
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« Bel oiseau, que racontes-tu ce matin ? Jai promené ma faim dans lespace. Aigle, tu ne seras jamais moins cruel ? Non ! Mais je peux devenir très beau ».<o:p></o:p>
(André GIDE, « Le Prométhée mal enchaîné »)<o:p></o:p>
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Dans ce village de Chine, célèbre pour ses papillons, les hommes se targuent à qui mieux mieux davoir les yeux bridés. Loin de lanthropologie moderne et de tous les possibles. Nombreux furent les courriers qui partirent pour lOccident. Porteurs de létrange nouvelle. Et se heurtèrent au mur du scepticisme. Le premier Mandchou qui atteignit Marseille y fit bien rire. Mais ils donnèrent dans le monotone. Entre temps, on demanda aux aveugles de faire un muret. Leur élan fut dune rare constance. Pour les Marseillais, le problème est délicat. Quelle est la motivation du message absurde hors de la galéjade ?<o:p></o:p>
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Fû ouvre ses porte au fol Éden. La joie des Chinois est immense. Un Marseillais sest enfin déplacé. Tous les hommes du village rient au grand voyageur. Que de curs sincèrement touchés de cette honorable visite ! Les voilà donc, se dit Éden, ces bons vivants qui savent si bien marier discours et non-sens au gré de leurs joies. Sans se soucier de déplaire. <o:p></o:p>
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Le soir, la fête bat son plein. Les hommes nont cessé de rire. Et des yeux. Et de lâme. Les mets sont exotiques. Abreuvés dun alcool impudique. La fête est orientale et sage à la fois. Tout le monde finit saoul. Éden parmi les premiers. Il faut toute la nuit aux enfants pour coucher les Mandchous. Au matin, Éden est prévenu : on ne sort pas avant lapparition des papillons. Dix heures : les papillons vident les bols dalcool oubliés. Onze heures : les hommes préparent les planches de liège et les épingles. Midi : le soleil est meurtrier. Légère somnolence. Midi une : tout le monde sort précipitamment. Saffaire en des gestes précis. Chacun doit épingler le sien. Midi onze : la salle du conseil est bondée. Nul ne rompt le silence. Midi douze : les papillons se réveillent. Et cest une bonne partie de rire. Entre hommes. Quelquefois, un papillon parvient à se décrocher. Alors là, il faut se jeter à terre. Généralement, le doux animal sort par la fenêtre. Sans trop faire dhistoires.<o:p></o:p>
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Éden, militant des bonnes causes, est choqué du procédé. Mais il veut comprendre avant de décréter la coutume barbare. Il ne lui faut dailleurs pas très longtemps pour saisir limpact du comportement du lépidoptère sur le bridisme des gens de Fû. Quelques relevés topographiques. Une analyse des comportements sociaux. Un bref inventaire des nécessités biologiques et des cycles hormonaux. Une meilleure connaissance des alcools locaux ... Explication. A létat caniculaire. De larves somnolentes. Arctia Caja. Ou même Orgya Antiqua. Il suffisait de les nourrir. Inutile de les courser pour les épingler. Elles se tenaient à poterne. Proches de vue. Samia. Kallima. Lévolution les rend moqueuses. Armandia. Combien despoirs déçus ? Eustèria divine. Argynnis Paphia. Il eut fallu que les Mandchous naissent le regard aiguisé pour sadapter au changement. A scruter le ciel, leur il se brida. Toujours un peu plus. Ils en souffrent. Mais elles, elles volettent. Ignoreuses de leurs désirs.<o:p></o:p>
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Ah, les femmes ! Éden est invité par lopulent Job, Mandchou légendaire. De son palais, Fû est dominée. Il na cure des papillons. Généralement, il nimporte aux riches que les affaires détat. Létat de leurs biens. En Chine, cela va de pair avec une théorie séculaire qui confère au peuple le devoir de ses traditions. Les riches nen dorment que mieux. Job est différent. Il prétend navoir rien à enseigner à personne. Ne pas courir, ni rivaliser. Ne rien défendre. Il dit ne plus vouloir avoir prise sur la réalité. Sa fortune elle-même ne lui appartient pas. Il la reçue en héritage, mais tout Fû en bénéficie. Le palais de Job est la réserve locale de richesses. Éden sy sent bien. La fille aînée de Job est un ange. Une fée. Une ombre qui la suivi dès le premier jour dans les couloirs du palais. Éden a dabord cru quelle nexistait pas. Quil rêvait leurs brèves rencontres. Puis ils se sont aimés. Elle lui a appris le chinois et les entrelas de la polysémie orientale. Elle lui compte des histoires où le temps ne pèse pas. Il nexiste quelle. Et les mois passent ...<o:p></o:p>