C'est un moment improbable. Le Temps est à l'arrêt, accouché d'un mirage (je pique ce morceau d'idée dans un recueil de poésie). Tout est donc dans la promptitude du moment d'après voué à reproduire celui qui doit être encore là. Je m'explique : chacun a bien compris qu'il n'y a de solidarité qu'entre les démunis. L'essence de l'humanité est là : le geste généreux vient aisément quand on ne s'inquiète pas de perdre; alors évidemment, celui qui n'a rien à perdre n'a guère de handicap. Donc postulons que la richitude, admiratude béate des choses socialement valorisantes et autres soumission à l'idée d' "avoir plus - pour avoir plus" peuvent éloigner de l'essentiel (s'il s'agit de demeurer humain)... Ce qui nous fait revenir à nos moutons qui semblent prêts à repartir en rangs d'oignons sous la houlette du Capitalisme triomphant de sa Bourse bien remplie comme au beau temps des uniformes. Il y a quand même une morale à ce contexte globalement absurde (si ce n'est pour la minorité qui engraisse) : la solidarité des peuples (en tant que contribuables zélés) est systématiquement mise à contribution solidaire chaque fois qu'un trou est creusé par une "prise d'intérêt". Rapts boursiers, dépôts de bilans "avantageux", restructuration pour cause de redistribution de gros dividendes, les occasions ne vont pas manquer d'être de plus en plus solidaires. Merci. Merci.
Dédou