Les médias entre les oreilles
Le sordide traité sous une forme médiatique est un spectacle dont on est en droit de craindre lambiguïté. Procès dun tortionnaire. Confessions dun pervers. Description dun meurtre. Lécoute a un prix. Lindifférence de la passivité ordinaire. La complaisance par habitude. Loubli de soi en tant que personne capable de jugement personnel Nous ne savons pas toujours où nous mène labsorption du fait divers rabâché sur tous les médias. Demeurer conscient que ce fait là nest pas relaté pour rien (tant dautres sont tus, alors pourquoi celui là) est un minimum. Sinterroger sur sa propre émotion peut être une obligation. On se demande bien ce que lon mange avant de le porter à la bouche Sachant quil nest pas exclu que nous soit proposée de la merde emballée, la réticence vis à vis de lalimentaire va croissante. Idem donc pour les oreilles et les yeux, demandons-nous avec la même exigence ce que nous nous enfonçons (ou acceptons que lon nous enfonce) dedans. Observons-nous écouter et voir. Quelles suites en découlent ? Où en sommes-nous par rapport à nous-mêmes ? Plus émus que par le passé ? Lassés ? Intéressés par le spectacle comme sil sagissait dune fiction ? Etonnés des commentaires et des récupérations politiciennes ? Maldious, nacceptons jamais en tout cas de somnoler face à cela. Nous aurions déjà une oreille ou deux dans la tombe. Et là, plus rien na aucun goût.
A bon cuisineur, salut.
Dédou