Les rêves démesurés
L'enveloppe cachetée /
Aux coins de ses lèvres /
N'attend que le clignement /
De ses yeux d'eau tendre, /
Pour adresser /
Mille baisers /
Aux courants d'air /
De ses Amours. /
Le souffle de cet /
Eole de foire /
Disperse, /
Etourdit, /
Distrait /
Les miettes /
De ses nostalgies. /
Elle les rassemble, têtue. /
Pour que les images /
Puzzlent /
Ces reflets presque parfaits /
De visages aimés /
Et de claires aquarelles. /
Elle rêve alors /
Encore /
Des rêves démesurés. /
Pour ne plus les perdre de vue. /
Pour les poursuivre /
Même au bout /
Des couloirs trop sombres. /
Et surtout au bout de la jetée /
En direction des mers profondes. /
Face à l'azur sans fin, /
Ses yeux immenses clos /
Et ses paumes ouvertes, /
Elle laisse flotter /
Les lianes noires et bouclées /
De ses cheveux. /
Elle rêve de nouveau /
Ses rêves démesurés /
Aux odeurs salées, /
Aux embruns piquants. /
Embruns qu'elle dissipe parfois /
D'une langue qui gourmande /
Sur ses lèvres /
Les cristaux blancs. /
Elle s'assoit enfin. /
Au bout de la jetée. /
Lasse des vents. /
Elle n'a toujours pas ouvert ses yeux /
Et sourit aux Amours futures.
Patrick AVELINE -------------- Pour Chantal. Marignane, mars 2006