Pas de chance, la mauvaise humeur s'accroche et ça devrait m'interdire d'écrire. Surtout que dans ces cas-là, je dis encore plus de mal de l'indigne gouvernitude qui caractérise l'actuelle Pâterie des Droits de l'Homme. Tous ces tagliatelles que nous concoctent sans cesse les communicants du Parnasse et de l'Elysée. Toutes ces lasagnes amassées par couches de grossièreté et de méchanceté envers ceux d'En-Bas. Toutes ces sauces qui se mélangent pour ne faire plus qu'un non-sens du vivre ensemble et saupoudrer de peur de l'autre tout ce qui y touche. Bref, n'ayant pas l'heur de pouvoir en rire et en faire rire, grand bien me prendrait d'aller me coucher pour m'essayer aux beaux rêves. Et puis non ... Je me dis qu'en ce moment même il y a obligatoirement des gens dans une détresse insupportable qui s'échinent à rechercher un ailleurs qui ressemble à mon quotidien. Je me dis que derrière les barrières que nous préférons oublier pour ménager notre qualité de vie dépérissent massivement les malheureux que la loterie génétique a fait naître sur des terres arides ou confisquées. Et je vois mal, du coup, comment ne pas m'obliger à la veille et au rappel des révolutions du passé qui visaient à réduire des écarts sociaux indécents et à restituer le "pouvoir au peuple" (c'est encore ce que prétend la constitution en vigueur en France); "peuple" dont nous savons tous, intimement, qu'il a été un moment dans l'itinéraire de (presque) toutes les familles de ce pays et à coup sûr un plus long moment pour les migrants (parce que démunis de patrimoine). Sauf à vouloir se nier où crever dans l'égoïsme le plus abject, a-t-on vraiment le droit de dormir sur nos deux oreilles quand tant de peuple(s) crève sur le paillasson de nos grands principes ?
D.