-
Aux gares hémorragiques
Aux gares hémorragiques
Qui déversent,
De pulsations en pulsations,
Le sang de mes jours ; A
ux gares hémorragiques
Qui trient dans l'urgence
Les giclées
De mes magmas intérieurs ;
Je me superpose d'instants suspendus,
Qui coagulent lentement aux commissures.
M'éternise de ralentis saccadés,
Qui cicatrisent encore les plaies jaunies.
Aux plates-formes de mes hémiplégies alternatives,
Je m'inonde de grandes marées,
Et les poumons, spongieux de morilles,
Absorbent l'écume des mes remous souterrains.
Aux équinoxes de mes hémiplégies alternatives,
J'esquisse, sur les estrans des pages vierges,
De vagues ombres d'agonie.
J'esquive alors quelques banderilles d'arc-en-ciel
Avant qu'une illusion de torero de foire
Ne se gave d'estocades.
Aux gares et aux équinoxes
Patrick AVELINE
Allauch, le 30 janvier 2003.
votre commentaire -
Avec vue sur la mer
Sous un ciel gris
Un pin d'Alep
Penche son fût, épris
D'un autre pin d'Alep.
Les deux troncs se croisent
À quelques mètres du sol.
Admirent la grande Turquoise,
Se frôlent,
S'éloignent, se toisent.
Sous un ciel gris
Les arbres ont du mal à s'enlacer.
Ils s'effleurent l'écorce,
Se content fleurette un instant,
Finissent par se lasser.
Les arbres
Sous un ciel gris
S'épanchent plus volontiers
Des vents dominants.
Agitent leurs bras de balais
D'un vert éternel teinté.
Et saluent
Les marins qui au loin,
Espèrent toujours.
Les arbres
Sous un ciel gris,
Les pins d'Alep aussi,
Se marbrent
De veines ouvertes
D'où s'écoulent
Des sèves lentes.
La peine qui habite
Les arbres sous un ciel gris
S'écrit aux limites
Des mots.
Et insondables,
Toutes les flammes
Déclarées et à déclarer
Inondent les flaques
Aux bruines démarrées.
Quelquefois,
Au souffle tonitruant
De tous les vents
De toutes les roses des vents,
Un pin d'Alep
Croise un pin d'Alep.
Puis au retour déboussolé
De tous les vents,
Le pin d'Alep Croise à nouveau
Le pin d'Alep :
Et de sel et d'air
Se tressent.
Patrick AVELINE
Marseille, février 1997.
votre commentaire -
-